Dorothée Boissier
Fascinée par les décors et ambiances du théâtre et de l’Opéra, Dorothée Boissier intègre Penninghen-Esag, l’Ecole supérieure des arts graphiques de Paris, dont elle sortira major de sa promotion.
Elle débute au sein d’un des cabinets d’architecture d’intérieur les plus en vue, chez Christian Liaigre, participant au succès de la marque phare qui combine création de mobilier et architecture d’intérieur. Elle rejoint par la suite l’agence de Philippe Starck en tant que chef d’équipe, puis devient associée de Starck Network. Après neuf ans passés auprès du designer emblématique, Dorothée Boissier crée sa propre agence avec son compagnon Patrick Gilles.
Patrick Gilles
Né à Séville, Patrick Gilles grandit dans le Sud Est de la France à Marseille puis à Montpellier. Il vient à Paris faire ses études supérieures à l’école d’architecture intérieure et de design Camondo. Titulaire de son diplôme, il intègre l’agence de Christian Liaigre. Il y travaille 9 ans pendant lesquels il participe à la création de projets phares et crée, aux côtés de Christian Liaigre, tout le mobilier. C’est aussi là qu’il rencontre Dorothée. Puis il devient indépendant et crée sa propre agence d’architecture intérieure, PG Studio. Devant répondre à une demande de plus en plus importante, Patrick et Dorothée n’ont d’autre choix que de créer leur propre agence en 2004.
Complémentaires, Patrick Gilles et Dorothée Boissier s’opposent et s’attirent. Dissonent pour mieux se réconcilier.
De ces désaccords nait un dialogue créatif riche et inspiré : engagé dans un ping-pong mental, le duo donne forme à ses idées. Si les nobles essences de bois et lignes épurées sont la grammaire de Patrick Gilles, Dorothée, elle, joue sur les couleurs, la fluidité spatiale et une élégance innée pour égayer les volumes.
À deux, ils écrivent une partition où chacun y va de son propre rôle et influences stylistiques pour composer un tout.
Gilles & Boissier et l'Art
Plus stylistes ou chorégraphes que décorateurs par moments, Patrick & Dorothée provoquent des associations inattendues, convoquent des artistes au cœur de leurs projets pour leur donner ‘un supplément d’âme’.
Ici, une fresque de Cyprien Chabert recouvre les murs de la Boutique Moncler Champs-Elysée; là, trônant sur la cheminée de la salle à manger d’un hôtel particulier sur le Parc Monceau, l’oeuvre sur papier de Lauren Collin captive l’attention. Armée de son scalpel, elle ne se contente pas de sculpter, elle évoque, elle révèle. Sous ses mains le papier aquarelle se transforme, s’anime de textures et de reliefs insoupçonnés, et capte la lumière pour offrir de subtils jeux d’ombres. Dans un registre plus intimiste, François Houtin investit les murs d’un couloir de l’Hôtel Baccarat à New York. Ce spécialiste des arbres les décline en un extravagant lacis de branchages, parfois dans la vérité nue et sauvage de leur tronc et de leur écorce. Houtin ne peint pas seulement les arbres, il propose au-delà, un espace onirique. Les sculptures de Mathieu Nab, empreintes elle aussi de la puissance de la nature et de la fragilité humaine, dialoguent avec les lieux d’une façon presque organique. Là, au cœur de l’entrée d’une villa à St Tropez, se dressent, telles des totems, ses créations monumentales, sculptées dans le bois. Intégrées eux aussi, comme une évidence dans l’univers Gilles & Boissier, les sculptures au réalisme troublant de François Charbonnel, s’érigent avec puissance à l’entrée de la Boutique Moncler New York ou sur le yacht Atlante. Ces hommes aux expressions saisissantes prennent vie sous son toucher et se font les témoins du décor environnant. Leur regard profond semblent sonder l’âme des visiteurs.